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La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) est prête à intervenir au Niger dès que les dirigeants ouest-africains donneront l'ordre. Les chefs d'état-major des armées ouest-africaines ont convenu des modalités d'une éventuelle intervention armée en dernier recours réunis depuis jeudi à Accra.

Jusqu'à présent, les tentatives de la Cédéao pour rencontrer le général Tiani, le nouveau dirigeant du pays, ont échoué. "Nous somme prêts à intervenir dès que l'ordre sera donné. Le jour de l'intervention a aussi été fixé", a déclaré un responsable de l'organisation.

Quel sera l'impact de cette intervention sur la stabilité régionale en Afrique de l'Ouest ?

Il a fallu attendre trois semaines après le coup d'État au Niger pour voir l'ancien président Mahamadou Issoufou briser le silence et partager ses perspectives. C'est dans un entretien exclusif avec Jeune Afrique le 17 août qu'il s'est exprimé.

Que pensez-vous de sa réaction ?

Le lien de la vidéo : https://vodinfo.tv5monde.com/videos/1d/6112350.mp4

Au cours d'une réunion d'urgence, le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine s'est opposé à une intervention armée au Niger. Il s'agit d'un coup de massue pour la Cédéao qui espérait le soutien de l'organisation.

Le président de la Commission de l'UA avait précédemment soutenu les décisions de la Cédéao, mais des divergences sont apparues lors de la réunion, remettant en question le consensus sur une action armée pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger. Les détails de la position du CPS restent en suspens, mais il est clair que l'option militaire rencontre des résistances au sein de l'UA.

Quelle est votre analyse de la situation ?

Une attaque de djihadistes près de la frontière entre le Niger et le Burkina Faso a coûté la vie à dix-sept soldats nigériens. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière depuis le coup d'État du 26 juillet renversant le président Mohamed Bazoum. L'armée nigérienne affirme avoir neutralisé plus d'une centaine de terroristes. Cependant, ette nouvelle attaque montre la fragilité sécuritaire dans la région du Sahel.

Pensez-vous la junte au pouvoir parviendra à éradiquer ce problème ?

Le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant malien Assimi Goïta ont récemment discuté de la situation au Niger au cours d'un entretien téléphonique. Les deux parties ont conjointement plaidé pour une résolution pacifique du conflit a rapporté le Kremlin. Cet appel intervient alors que la CEDEAO, tout en préférant le dialogue, a approuvé la possibilité d'une intervention armée contre les militaires au pouvoir au Niger.

Le président Poutine, quant à lui, a évoqué la situation en Afrique lors d'une conférence sur la sécurité internationale, critiquant l'intervention militaire des États-Unis et de leurs alliés en Libye en 2011, qu'il estime être à l'origine de la propagation des groupes terroristes dans la région du Sahel.

Sergueï Choïgou, ministre russe de la Défense, a accusé l'Occident de maintenir des foyers de conflit en Afrique pour exploiter les ressources naturelles de ses anciennes colonies. Il a affirmé que le ministère russe de la Défense renforcerait la coopération militaire et technique avec les pays africains, basée sur la lutte contre le néo-colonialisme et la menace terroriste.

Selon vous, quel est le rôle des puissances étrangères dans les conflits africains ?

Le président Patrice Talon du Bénin exhorte les putschistes à se retirer pour éviter une confrontation violente. Il souligne que la force ne devrait pas être le moyen de résoudre les conflits et met en garde contre les conséquences de l'inaction, prévenant que la désintégration de la région est à portée de main. Talon affirme que la Cedeao ne tolérera pas que les coups d'État deviennent la norme pour le choix des gouvernants et défend le renforcement de la démocratie en Afrique de l'Ouest.

« Il est encore temps pour ceux qui sont là aujourd’hui, tout à l’heure ou demain, de se retirer pour que ce ne soit pas par la force qu’on leur fasse entendre raison » a souligné le président du Bénin à la chaîne de télévision AIT News, selon le journal d’Etat La Nation.

Que pensez-vous de ces propos du président Patrice Talon du Bénin ?

Les accusations lancées par la junte militaire du Niger contre l'ancien président Bazoum Mohamed, pour "haute trahison" et "atteinte à la sûreté de l'État", ont suscité une réaction vive de la Cédéao.

Dans un communiqué, l'organisation régionale a qualifié ces actions de "nouvelle provocation" et a réaffirmé que Bazoum Mohamed reste le président démocratiquement élu, reconnu par la Cédéao et la communauté internationale.

Quelle est votre analyse de la situation ?

Après avoir initialement fermé la porte à la discussion avec la CEDEAO, les militaires au pouvoir au Niger ont choisi d'explorer des options diplomatiques. Cette décision découle d'une rencontre entre le chef de l'État nigérien et une délégation influente de dignitaires religieux islamiques nigérians. Suite à ces discussions, la junte a décidé de laisser une ouverture pour la diplomatie avec la CEDEAO.

Est-ce le début d'un dialogue constructif entre les parties pour résoudre la crise politique au Niger ?

La Russie rejette toute intervention militaire au Niger, avertissant que cela causerait une "forte déstabilisation" du pays sahélien et de la région. Le coup d'État au Niger il y a deux semaines fait débat depuis sa survenue, mais la Russie insiste sur l'impact négatif d'une solution militaire et privilégie des résolutions diplomatiques.

«Nous pensons qu'une voie militaire de résolution de la crise au Niger pourrait conduire à une confrontation prolongée dans ce pays africain ainsi qu'à une forte déstabilisation de la situation dans l'ensemble de la région du Sahara et du Sahel», a martelé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Que pensez-vous de cette position russe ?

Le général de brigade Abdourahamane Tiani, président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), a signé, ce jeudi 10 Août 2023, deux décrets mettant fin aux fonctions des conseillers, chargés de mission et autres membres du personnel de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix (HACP).

Selon vous, pourquoi le CNSP a-t-il choisi de restructurer la HACP et comment cela affectera-t-il laa consolidation de la paix dans le pays ?

Le Niger se dote d'un gouvernement de transition composé de 21 membres, dont deux ministres d'État et un ministre délégué, sous la direction du Premier ministre Lamine Zeine Ali Mahamane. Cette équipe allie personnalités civiles et militaires.

Voici la liste des membres du nouveau gouvernement du Niger:

1 - Premier Ministre, ministre de l’Économie et des Finances : Monsieur Lamine Zeine Ali Mahamane

2 - Ministre d'Etat, ministre de la Défense nationale : Général de Corps d'Armée Salifou Mody

3 - Ministre d'Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l'Administration du territoire : Général de Brigade Mohamed Toumba

4 - Ministre de la Jeunesse et des Sports : Colonel Major Abdourahamane Amadou

5 - Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l'extérieur : Monsieur Bakary Yaou Sangaré

6 - Ministre de la Santé publique, de la Population et des Affaires Sociales : Médecin Colonel major Garba Hakimi

7 - Ministre Directeur de Cabinet du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP): Docteur Soumana Boubacar

8 - Ministre de l’Agriculture et de l'Elevage : Monsieur Mahaman Elhadj Ousmane

9 - Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation technologique : Professeur Mahamadou Saidou

10 - Ministre de l’Éducation nationale, de l'Alphabétisation, de l'Enseignement professionnel et de la Promotion des langues nationales : Madame Elizabeth Cherif

11 - Ministre des Transports et de l'Equipement : Colonel Salissou Mahaman Salissou

12 - Ministre de l’Hydraulique, de l'Assainissement et de l'Environnement : Colonel Maizama Abdoulaye

13 - Ministre de la Justice et des Droits de l'homme, Garde des Sceaux : Monsieur Alio Daouda

14 - Ministre de la Fonction publique, du Travail et de l'Emploi Madame Aissatou Abdoulaye Tondi

15 - Ministre de l’Urbanisme et de l'Habitat : Monsieur Salissou Sahirou Adamou

16 - Ministre de l’Action humanitaire et de la Gestion des catastrophes : Madame Aissa Lawan Wandarama.

17 - Ministre du Pétrole, des Mines et de l'Energie : Monsieur Mahaman Moustapha Barké

18 - Ministre de l’Artisanat et du Tourisme : Madame Guichen Agaichata Atta

19 - Ministre de la Communication, des Postes et de l'Economie numérique : Monsieur Sidi Mohamed Raliou

20 - Ministre du Commerce et de l'Industrie : Monsieur Seydou Asman

21 - Ministre délégué auprès du Premier Ministre chargé des Finances : Monsieur Moumouni Boubacar Saidou

Que pensez-vous de ce gouvernement de transition ?

Le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) au pouvoir au Niger accuse la France de déstabilisation en affirmant que Paris aurait libéré des prisonniers terroristes dans le pays, ce qui ajoute à la tension croissante entre les deux parties. Le CNSP pointe du doigt des opérations de la France et affirme qu'elles cherchent à décrédibiliser les autorités militaires du Niger et à semer l'insécurité.

En réponse, la France rejette fermement ces accusations, qualifiant ces affirmations de tentatives de diversion face aux efforts de médiation de la CEDEAO pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger.

Quelle est votre analyse de la situation ?

Des dignitaires du régime déchu au Niger annoncent la naissance du Conseil de Résistance pour la République (CCR), avec l'objectif de restaurer l'ordre constitutionnel et la présidence de Mohamed Bazoum. Cette initiative intervient après la destitution de Bazoum par la junte militaire. L'ancien ministre Rhissa Ag Boula, figure emblématique de la rébellion touarègue des années 80-90, est l'un des dirigeants du mouvement. La création du CCR suscite des débats houleux, alors que le pays est tiraillé entre la mémoire de ses conflits passés et la quête d'une stabilité politique.

Que pensez-vous de la création du CCR ? Quel rôle peut-il jouer dans la situation politique actuelle au Niger ?

Une émissaire américaine a rencontré hier lundi les putschistes nigériens avec qui elle a tenu des discussions "difficiles". Malgré la menace d'intervention militaire par la CEDEAO, les États-Unis et d'autres acteurs préconisent la voie diplomatique pour rétablir l'ordre constitutionnel. La nomination d'un Premier ministre par la junte témoigne d'une tentative de consolidation du pouvoir.

Quelle est votre analyse de la situation ?

Dans un contexte où la destitution du Président Bazoum au Niger par lajunte militaire soulève des questions d'intervention, une délégation des gouverneurs des États du nord du Nigeria s'est entretenue avec le Président Tinubu. L'enjeu : une possible intervention militaire de la CEDEAO, sous l'égide du Nigeria, pour rétablir l'ordre constitutionnel. Les gouverneurs, rejoignant les sénateurs du nord, redoutent les répercussions néfastes pour leurs États en cas de recours à la force, préférant le dialogue et la diplomatie.

La région partage une frontière complexe et des liens socioéconomiques étroits, compliquant la décision. Les sanctions de la CEDEAO ont déjà affecté les deux nations, soulignant l'impact potentiel d'une confrontation armée. De plus, la coopération régionale dans la lutte contre le terrorisme pourrait être mise à mal, exposant le bassin du Lac Tchad à de nouveaux risques.

Quelle stratégie offrira le meilleur avenir pour le Niger et le Nigeria ?